L’ALUMINIUM EST L’ÂME DE NOS VÉLOS

Par sa modularité, l’aluminium favorise le travail des concepteurs, il est fiable et profite d’une empreinte environnementale plus faible que le carbone. Il fait notre fierté.

Nicolas MENARD, responsable du Bureau d’Étude et Max COMMENCAL, créateur de la marque vous dévoilent les secrets de ce matériau qui marie artisanat et haute technologie.

POURQUOI TRAVAILLER L’ALUMINIUM ?

L’usage de l’aluminium permet plus de réactivité dans la conception des vélos.

Il nous suffit de modifier des gabarits de géométrie ou de cinématique pour affiner, transformer, optimiser un cadre et partir le tester. L’aluminium permet de travailler sur de nombreux détails, comme la rigidité ou les modes vibratoires.

C’est aussi un choix sportif. Les pilotes préfèrent rouler sur un cadre aluminium plutôt qu’un carbone. Toutes marques confondues, sur les saisons 2021, 2022 et 2023 en World Cup DH Elite, c’est 31 victoires de vélos en aluminium, sur 44 possibles.

L’ASPECT ENVIRONNEMENTAL EST-IL PRIS EN COMPTE ?

Il y a forcément un impact environnemental. Nous investissons pour réduire notre empreinte et nous encourageons nos fournisseurs à faire de même.

Il y a également un aspect humain. À notre connaissance, les personnes qui travaillent le carbone en Chine, au Vietnam ou en Birmanie le font dans des conditions désastreuses. Elles respirent des solvants et des poussières particulièrement nocives pour leur santé, à longueur de journée.

Nous ne voulons pas faire partie de cela et nous n’utilisons pas de carbone pour ces raisons.

Enfin, l’aluminium est recyclable et valorisable à l’infini. Cela nous permet de proposer la plus haute qualité, en toute responsabilité, avec éthique et en respectant les personnes qui travaillent avec nous.

COMMENT NOS CADRES SONT-ILS TRAVAILLÉS ?

Nos cadres sont fabriqués à la main. Nous prenons en compte chaque tube, chaque jonction, et portons une attention particulière aux finitions et à l’assemblage.

Les découpes sont optimisées pour avoir des jonctions plus solides. Couplées à des réalignements tout au long de la production, cela évite d’endommager la structure du cadre qui pourrait vriller pendant l’assemblage.

La géométrie et la cinématique sont parfaitement respectées. Nous ré-usinons tous les points de pivots après soudure, pour un fonctionnement sans faille.

Pour finir, nous grenaillons nos cadres pour une résistance en fatigue accrue de 30%.

QUELS ALLIAGES UTILISONS-NOUS ?

Nous utilisons des tubes 6061, 6066 ou 6069. Le 6061 possède un très bon rapport poids/prix/performance. Sur nos cadres suspendus, nous utilisons du 6066 et du 6069. Ce sont des alliages de haute qualité qui possèdent une résistance élastique et à la fatigue supérieure.

QUE SIGNIFIE ALUMINIUM TRIPLE BUTTED ?

« Triple Butted » signifie que les tubes ont trois épaisseurs différenciées. On allège la masse du cadre et on obtient des soudures de très haute qualité. Cela facilite l’optimisation de la raideur du cadre pour le rendu au roulage, mais aussi sur la déformation pour répartir les contraintes.

L’ALUMINIUM EST-IL ÉCONOMIQUEMENT INTÉRESSANT ?

Non ! Aujourd’hui nos cadres aluminium ont un prix de revient supérieur à la majorité des cadres en carbone.

Un cadre de SUPREME DH V5 ou de META V5 tels que nous les fabriquons représentent respectivement 356 et 328 étapes de production. C’est une des valeurs ajoutées de nos vélos et c’est sans comparaison avec la fabrication d’un cadre en carbone.

Réduire un vélo à un matériau, avec comme croyance qu’aluminium rime avec entrée de gamme et carbone avec haut de gamme est un raccourci qui ne reflète pas la réalité.

Nos vélos marient le savoir-faire des manufactures à la haute-technologie. Notre objectif est de faire les meilleurs vélos.

QUELLES PERSPECTIVES POUR L’ALUMINIUM ?

C’est un matériau d’avenir. Avec le temps et la recherche, on voit apparaître de nouvelles possibilités ou de nouvelles manières d’assemblage. Nous ne sommes pas fermés pour travailler avec de l’acier ou du titane, comme nous l’avons déjà fait. Les technologies évoluent, rien n’est figé, à condition qu’il y ait un intérêt technique.

LE MOT DE LA FIN

J’aime le mariage de l’esthétique et de la technique. Un vélo réussi rassemble les volontés des ingénieurs et des designers. Ce n’est jamais simple car leurs impératifs ne convergent pas forcément. Le design, les pièces usinées, les cordons de soudure maitrisés, nous voyons nos vélos comme des œuvres d’art inspirées de la compétition. Ils évoquent la performance et l’exclusivité. Leur fabrication est sans concession.

Max COMMENCAL